RBC I&TS | Donner aux jeunes les moyens de réussir par les arts (2024)

Murray Bender: RBC Services aux investisseurs présente un aperçu des défis et des possibilités auxquels sont confrontés les entreprises et les investisseurs institutionnels au Canada. Pour notre balado d’aujourd’hui, nous comptons sur la présence d’invitées très spéciales. Je suis ravi d’accueillir PariRajagopalan, directrice générale de Thrive Youth. Jadis connu sous le nom de DAREarts, Thrive Youth est un organisme à but non lucratif qui fait appel à l’apprentissage axé sur les arts pour développer les aptitudes en leadership des jeunes. Bienvenue, Pari.

Pari Rajagopalan: Merci de m’avoir invitée, Murray.

Murray Bender: Pour commencer, Pari, auriez-vous l’obligeance de nous parler brièvement de la mission de Thrive Youth et d’expliquer le concept d’apprentissage axé sur les arts?

Pari Rajagopalan: Oui, je serais ravie de le faire. La mission de Thrive Youth consiste en fait à créer des lieux sûrs et supervisés où les enfants et les jeunes peuvent se familiariser avec l’expression créative, apprendre à se connaître et à découvrir le monde qui les entourent, en plus de véritablement assumer la place qui leur revient au sein de leur communauté élargie. Cependant, nous abordons la question du développement du leadership de manière quelque peu différente.

L’éducation axée sur les arts constitue véritablement l’assise du développement du leadership des enfants et des jeunes qui, sinon, n’auraient peut-être pas de telles occasions. Nous ne sommes pas véritablement des tenants de l’approche selon laquelle le leadership prend la forme d’un ensemble de compétences que nous devons transmettre et que les enfants doivent apprendre et mettre en pratique. Pour nous, il s’agit véritablement de prendre un pas de recul et de commencer par instiller un sentiment de confiance en soi chez les jeunes. L’objectif est de leur enseigner ce dont ils sont capables, tout particulièrement à ceux qui n’ont pas encore découvert leur propre potentiel.

Nous nous appuyons ensuite sur cette base en offrant des occasions de mise en pratique des connaissances spécialisées associées au leadership. Il s’agit de connaissances touchant la communication, le travail d’équipe, la résolution de problèmes et des techniques de ce genre. Nous comptons sur une excellente équipe d’animateurs et d’artistes-éducateurs qui gèrent des programmes qui parviennent à bien combler les besoins des enfants tels qu’ils se définissent eux-mêmes, en plus d’offrir aux jeunes gens l’occasion d’opérer dans leur vie un tournant qui leur permet de se percevoir au sein de leurs propres groupes sociaux et de leur propre communauté élargie.

Murray Bender: Excellent. Nous sommes très heureux de compter parmi nous aujourd’hui sur la présence de deux anciennes élèves de Thrive Youth qui pourront venir nous parler de leurs expériences à l’égard du programme.

Pari Rajagopalan: Je suis ravie d’être accompagnée de ShahlaLafeer et SylviaProdhan. Elles participent à nos programmes depuis la quatrièmeannée et leur parcours les a ensuite amenées à intégrer notre programme destiné aux jeunes plus âgés, soit Youth Lead Impact. Il s’agit de représentantes absolument exceptionnelles de notre équipe de bénévoles et elles sont impliquées dans Thrive depuis très longtemps. Je suis donc ravie d’entendre ce qu’elles auront elles aussi à dire.

Murray Bender: Shahla et Sylvia, je suis heureux de faire votre connaissance. Pari vient brièvement de vous présenter toutes les deux. Auriez-vous la gentillesse de nous en dire un peu plus sur vous-mêmes? Pourquoi ne commencerions-nous pas avec vous, Shahla?

Shahla Lafeer: Oui, absolument. Merci beaucoup, Murray et Pari, de nous avoir invitées aujourd’hui. Permettez-moi de vous dire quelques mots sur moi. Je suppose que je devrais commencer par vous dire que je suis une Canadienne de première génération et que ma famille originaire du SriLanka a immigré au Canada en 1994. Je suis née quelques années plus tard.

Lorsque j’étais enfant, j’ai dû faire face à beaucoup d’adversité, notamment du fait que j’ai grandi au sein d’une communauté défavorisée et que j’ai été élevée pendant la majeure partie de ma vie par un parent seul. Nous avions énormément de difficulté à nous procurer des produits de première nécessité. J’ai de vifs souvenirs d’être allée à l’Armée du Salut avec ma mère et d’avoir utilisé des coupons alimentaires pour faire l’épicerie de la semaine et recueillir des vêtements pour l’année. Je me rappelle également d’avoir participé à des camps d’été subventionnés organisés par Thrive Youth. Ma famille s’est pratiquement retrouvée sans abri à un certain moment de ma vie. Nous avons dû vivre avec d’autres membres de ma famille pendant des mois d’affilée.

Très jeune, j’ai pris conscience du fait que la littératie financière constituait un obstacle m’empêchant de profiter d’une multitude de possibilités. Il s’agissait cependant d’un obstacle que je pouvais contrôler et que je pouvais surmonter pour m’assurer un avenir meilleur.

J’ai fini par compléter des études universitaires et j’ai obtenu en 2022 un diplôme en droit des affaires et en français de la Toronto Metropolitan University. Pendant la pandémie, j’ai même eu l’occasion d’acheter, seule, ma première maison. Je travaille actuellement comme analyste de la conformité à la Banque Scotia. Je fais également partie de quelques organisations à but non lucratif qui se soucient de l’autonomisation des enfants et des jeunes, en plus d’agir à titre d’ambassadrice de Thrive Youth et de coordonnatrice des médias sociaux pour COPA National.

Dans mes temps libres, vous me retrouverez en train de jouer de la flûte au sein du Scarborough Concert Band, ce que j’aime vraiment beaucoup, ou d’enseigner la gymnastique pour enfants au club Riverdale Flip and Tumble. Merci. Je vais maintenant céder la parole à Sylvia.

Sylvia Prodhan : Merci, Shahla. Merci de m’avoir invitée. Mon nom est Sylvia. Je termine actuellement mon baccalauréat en arts en éducation à l’enfance. Je travaille au centre de la petite enfance de l’Université York, ainsi que dans un restaurant la fin de semaine. J’occupe les fonctions de cuisinière au Gold Standard, à Roncesvalles. J’aime beaucoup travailler, ce qui peut sembler vraiment bizarre. Mais je considère comme une véritable bénédiction le fait d’être en mesure de gagner de l’argent et de subvenir aux besoins de ma famille, en plus de m’offrir, ainsi qu’à mes amis, l’occasion de nous amuser.

À court terme, pour le moment, je caresse le souhait de terminer mon diplôme avant de m’inscrire à la faculté d’éducation, car je veux vraiment devenir éducatrice. Cependant, à long terme, ce que j’aimerais beaucoup consisterait à disposer de suffisamment d’expérience et de connaissances pratiques pour créer mon propre cabinet. Et mes objectifs pour ce cabinet seraient très similaires à ceux de Thrive Youth. J’aimerais en effet mettre l’accent sur le renforcement du bien-être des enfants tout en leur apprenant à faire face à l’adversité à laquelle ils seront confrontés dans la vie. J’aimerais par ailleurs travailler auprès des communautés mal desservies afin de faire en sorte qu’elles puissent éprouver un sentiment d’appartenance.

Murray Bender: Formidable. Sylvia, si je peux poursuivre sur ce que vous venez de dire, pourquoi avez-vous décidé de participer au programme Thrive Youth?

Sylvia Prodhan : Je pense que j’étais en quatrièmeannée lorsque mon professeur m’a parlé du programme. À l’époque, j’éprouvais pas mal de difficultés compte tenu de ce qui se passait chez moi… il y avait énormément de violence et je subissais beaucoup de traumatismes émotionnels et physiques. De telle sorte que, pour moi, le fait d’aller à l’école tous les jours constituait en quelque sorte une forme d’évasion. Cependant, même lorsque je m’y trouvais, il y avait certaines choses que je ne pouvais contrôler.

À l’époque, ce que je souhaitais par-dessus tout était d’être remarquée parce que j’étais une enfant. Je voulais également avoir l’impression d’être quelqu’un de spécial. Lors de ma première année à DAREarts, j’ai pris conscience du fait qu’il y avait énormément de gens comme moi et que s’offrait à moi un lieu où je pouvais être vue et où je pouvais être traitée comme quelqu’un de spécial.

Au cours des années suivantes, j’ai découvert que ce qui me donnais l’impression d’être importante lorsque je me retrouvais à cet endroit ne tenait pas simplement au fait que j’étais en effet quelqu’un d’un peu spécial; c’était plutôt parce que je contribuais à quelque chose qui allait largement au-delà de moi-même. Et je pouvais observer que les gestes que je posais importaient, raison pour laquelle j’ai décidé de fréquenter Thrive Youth si longtemps et que je n’ai jamais cessé d’y revenir, d’y faire du bénévolat et d’y travailler. Voilà.

Murray Bender: Oh! formidable!

Sylvia Prodhan : Oui. Et qu’en est-il de toi, Shahla?

Shahla Lafeer: Ehbien, merci. Mon aventure avec Thrive Youth a débuté il y a 16ans, lorsque j’étais âgée de 10ans. À l’époque, ma situation personnelle était très difficile. J’ai été élevée par une mère célibataire et nous étions quatreenfants. De telle sorte que la situation pouvait parfois être chaotique. Et j’ai également été confrontée chez moi à énormément de traumatismes, à des traumatismes infantiles. Par chance pour moi, c’est un peu comme si j’avais gagné à la loterie puisque j’ai eu l’impression que c’est bien Thrive Youth qui m’a choisie, plutôt que je n’ai moi-même choisi d’y participer.

L’un des meilleurs souvenirs que j’ai auprès de l’organisation remonte à l’occasion qui m’a été offerte d’être interviewée par le réseau CP24 lors d’une journée de danse organisée en partenariat avec l’École nationale de ballet du Canada. Je me rappelle très bien d’avoir alors dit que Thrive Youth était mon deuxième chez-moi. Et tel est véritablement ce que représentait pour moi l’organisation. Il s’agissait d’un lieu sûr et accueillant où je pouvais simplement être moi-même.

Murray Bender: Shahla, il me semble que vous avez en quelque sorte abordé ce sujet. Comment Thrive Youth vous a-t-il aidé à gérer certaines des difficultés auxquelles vous avez été confrontée lorsque vous étiez jeune?

Shahla Lafeer: Absolument. Je me rappelle qu’en grandissant, les paroles qui ne cessaient de résonner dans ma tête étaient du genre «tu ne peux pas faire ceci, tu n’y arriveras jamais, tu n’es pas suffisamment bonne…» et ces propos m’étaient tenus par des personnes qui vivaient chez moi ainsi que par des tiers.

Cependant, Thrive Youth me disait, à l’inverse, que cela n’était pas vrai, que je pouvais réussir et que nous allons t’aider à y parvenir. Et il me semble qu’en tant qu’enfant, le fait d’entendre des propos si décourageants peut véritablement avoir une incidence si profonde sur vous que vous finissez par croire que c’est vrai. Et l’enfant cesse alors même d’essayer. Je pense que, lorsque j’étais enfant, pendant très longtemps, cette flamme qui brûlait en moi s’est amenuisée peu à peu, la volonté que j’éprouvais de me surpasser s’estompait graduellement. Mais, là encore, Thrive Youth est intervenu pour me dire qu’il n’en était pas question et qu’on allait m’aider à réussir.

Cet organisme a donc en fait pratiquement rempli les fonctions du parent dont j’avais besoin en grandissant. Il m’a permis de me réaliser pour moi-même, pour les autres enfants et pour les jeunes de ma communauté. Il m’a aidé lorsque j’avais cruellement besoin d’aide. Et cela m’a aidée à surmonter énormément de difficultés auxquelles j’ai été confrontée en grandissant.

Murray Bender: Sylvia, comment Thrive Youth vous a-t-il aidée à relever certains des défis auxquels vous étiez confrontée? Vous avez aussi évoqué quelque peu cet aspect, mais au moment où vous grandissiez…

Sylvia Prodhan : Oui. Tout à fait. Je pense que la chose le plus importante que j’ai retenue à titre d’enfant qui, à l’époque, fréquentait DAREarts, ou Thrive Youth, tenait au véritable sentiment de communauté. Cela a permis de confirmer plusieurs des croyances que j’étais déjà en train d’acquérir comme enfant, les solides croyances que j’avais envers la justice, l’équité et la communauté.

Il me semble donc que, d’abord et avant tout, la leçon que j’ai apprise à Thrive Youth, sur l’effet que vous avez sur un groupe de gens, sur une performance, sur des choses de cette nature tient en quelque sorte à l’observation selon laquelle plus tard dans la vie, quels que soient les gestes que vous choisissez de poser auprès d’un groupe de gens, ceux-ci auront toujours une incidence sur les autres personnes qui vous entourent.

Je pense avoir éprouvé énormément de difficultés, après l’école secondaire, à trouver ma voie, ce qui me permettrait de gagner le mieux ma vie, et aucune des avenues que j’ai envisagées ne s’est réellement concrétisée. J’ai travaillé en soudure. J’ai travaillé dans le domaine de la science. Et je n’ai aimé aucune de ces avenues. Puis, ce n’est que lorsque j’ai décidé que je souhaitais devenir éducatrice, il y a deuxans, que j’ai véritablement réalisé que c’était bien ce que je souhaitais faire. Je veux agir auprès des autres, m’assurer que les échanges qu’ils ont à tout le moins avec moi soient positifs et qu’ils aient des répercussions sur leur vie. Et pour reformuler ma réponse, pour revenir sur votre question, c’est par le bien-être et le développement de la communauté que DAREarts m’a apporté son aide sur le plan de mon avenir professionnel.

Murray Bender: La communauté est importante.

Sylvia Prodhan : Absolument.

Murray Bender: Enfin, permettez-moi de vous poser une question à toutes les deux. Quel conseil donneriez-vous aux jeunes qui cherchent à développer certaines de leurs aptitudes en leadership? Sylvia? Pourquoi ne commenceriez-vous pas?

Sylvia Prodhan : J’ai quelques éléments à soumettre et aucun d’entre eux ne renvoie à un élément physique qu’il est possible d’observer de ses yeux. Tout tient à la façon dont vous vous comportez avec vous-même et avec autrui. Si vous vous traitez avec bonté, vous démontrerez également de la bonté envers les autres. Quoi qu’il advienne, vous ne pouvez jamais vous méprendre lorsque vous êtes bon avec les autres. C’est de cette façon que vous vous y prenez pour réseauter. C’est de cette façon que vous créez des liens avec autrui et que vous créez des possibilités pour vous-même.

La deuxième chose tient au fait que, malheureusem*nt, les premières impressions que nous laissons permettent de concrétiser ou de détruire l’ensemble des possibilités qui s’offriront à nous, plus tard. Demeurez bon et demeurez authentique. Ne cessez jamais de vous remettre en question. Permettez-moi également d’évoquer un conseil qui m’a été donné et qui demeure important dans ma vie: quoi qu’il advienne, si, manifestement, l’argent est important, les décisions que vous prenez pour réussir, à chaque étape de votre vie, doivent être telles que votre succès ne se fasse pas au détriment d’autrui.

Murray Bender: Shahla?

Shahla Lafeer: En ce qui concerne les aptitudes en leadership, je crois fermement que les jeunes doivent investir en eux-mêmes, que ce soit par l’éducation, la créativité ou la prise en charge de soi-même. Investissez dans qui vous êtes et dans qui vous souhaitez devenir.

Je suis d’avis que, lorsque vous vous sentez bien, que vous avez confiance en vous et que vous prenez soin de vous, vous finissez par acquérir l’énergie et la volonté de prendre également soin des autres. Il me semble que c’est la caractéristique d’un grand leader, une personne qui a confiance en elle et qui se sent suffisamment à l’aise pour prendre soin des autres et aider d’autres personnes à renforcer également leur confiance en elles. Parce que je pense qu’en définitive notre état et notre énergie positive finissent par se répercuter également sur tous ceux qui nous entourent.

Le fait d’investir dans mon éducation et dans mon côté créatif m’a considérablement aidée pour devenir un leader avant-gardiste au sein de ma communauté. Apprendre quelque chose de nouveau et acquérir des connaissances grâce à mon diplôme postsecondaire m’a véritablement aidée à développer la capacité de fournir des conseils sur des sujets tels que la finance et les placements dans le secteur de l’immobilier. Du reste, le fait d’investir dans ma créativité, comme en faisant partie de Thrive Youth à titre d’ambassadrice ou de jouer de la flûte dans mon orchestre, m’a permis de demeurer créative et de développer l’amour que je porte à la musique. Je suis donc d’avis qu’il faut investir en soi et être authentique.

Murray Bender: Il faut donc investir en soi, être bon avec soi-même et avec autrui. Pari, Shahla, Sylvia, permettez-moi de vous remercier toutes de vous être jointes à nous aujourd’hui. Je dois vous avouer que notre entretien a véritablement renforcé ma foi en l’avenir. Et nous sommes tout à fait reconnaissants que vous ayez passé un peu de temps avec nous. Merci.

Sylvia Prodhan : Merci, Murray.

Shahla Lafeer: Merci.

Pari Rajagopalan: Merci beaucoup.

Murray Bender: Pour obtenir des informations supplémentaires sur des sujets pertinents pour les entreprises et les investisseurs institutionnels, et notamment pour retrouver nos balados précédents, veuillez visiter le site www.rbcis.com/fr/our-insights. Mon nom est Murray Bender. Merci de nous avoir écoutés.

Le présent contenu est fourni à des fins d’information générale ; il ne constitue pas un conseil financier, fiscal, juridique ou comptable, et ne doit pas être considéré comme tel. Ni RBC Services aux investisseurs ni ses filiales n’acceptent quelque responsabilité pour toute perte ou tout dommage découlant de l’utilisation de l’information communiquée dans le cadre de ce balado.

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